Transition professionnelle : « Et pourquoi pas vous ? »

Nadège Gomila travaillait dans l’univers du Luxe et sillonnait le monde. En 2017, elle décide de faire un bilan de compétences. En 2019, transition professionnelle. Elle emménage avec son conjoint en Dordogne et lance Bloomencia. Elle nous raconte son parcours.

Comment est née votre envie d’entreprendre ?

Avant de me lancer dans ce parcours, je pressentais déjà mon envie d’entreprendre.

Alors j’ai commencé seule, gratuitement, auprès de mes amies. C’était du coaching autour de l’emploi, comme préparer un entretien d’embauche par exemple.

Mon intuition s’est confirmée à l’issue du bilan de compétences. La conclusion était d’aller vers plus d’Humain dans mon quotidien professionnel. 

Comment est né le concept de Bloomencia ?

Je prenais très souvent l’avion. Ce n’était plus possible. Je ne passais jamais plus de 3 jours d’affilée chez moi. C’est difficile de construire quelque chose lorsque l’on bouge tout le temps. J’avais besoin de poser mes valises quelque part.

Le cadre familial a également joué. Mes parents vivent à Bordeaux. Je suis à proximité d’eux à présent.

Ma première idée fût d’ouvrir un gîte ou une maison d’hôtes. Mais je me retrouvais moins dans ce concept. Il me manquait quelque chose. Je me suis dit : « Je les accueille. Autant qu’ils partent avec quelque chose ! ».

Et l’idée du coaching et de l’accompagnement à la transition professionnelle est arrivée. Elle s’est construite petit à petit. Avec mon conjoint, nous avons imaginé un programme sur 3 mois. Une semaine nous semblait trop court. 

Qu’est-ce qui vous motive à vous lever tous les matins ?

Faire vivre une idée. Je me dis : « C’est dingue ! Je tiens une idée, un concept, et cela parle aux gens. »

Ma deuxième motivation, c’est aussi la liberté. Les décisions sont les miennes. Les résultats et les échecs dépendent de moi. Je suis également libre de mon temps. 

Quelles sont vos plus grandes fiertés ?

Mon plus grand succès, c’est d’avoir sorti le programme.

Le fait de monter sa propre entreprise est un challenge personnel. On en apprend beaucoup sur sa confiance en soi et sur ses capacités. 

Une autre fierté, c’est également d’avoir les retours des stagiaires qui sont passés par chez nous. C’est incroyable ! C’est une vraie belle fierté personnelle. Je sais pourquoi je le fais et pourquoi je me lève tous les matins. 

Et vos plus grandes difficultés dans votre transition professionnelle ?

Dans l’aventure entrepreneuriale, la difficulté est l’insécurité. Le statut est assez précaire. Créer son entreprise, c’est bien. Mais on n’en vit pas dès le début. Je me suis toujours dit : « Si demain je dois servir du café pour assurer la stabilité de mon entreprise, alors je le ferai. » Il ne faut pas craindre le pire. C’est ça qui permet d’avancer.

J’ai aussi multiplié les activités et revenus annexes pour mon projet. En parallèle, j’enseigne 12h par mois dans une école en BTS. Cette activité est aussi un prolongement de mon programme. J’aide les jeunes à réfléchir sur leurs avenirs. J’ai la conviction profonde que tout commence à l’école. C’est également le cas pour la réflexion sur l’avenir. On doit les accompagner sur ce chemin pour qu’ils deviennent des adultes heureux et épanouis. 

Le second problème d’un entrepreneur, c’est l’ascenseur émotionnel. Un jour, on a 2-3 appels et plusieurs contrats signés. Puis, pendant 10 jours, le calme plat. Alors on se pose mille questions : Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il se passe ?
Et les jours suivants, votre activité reprend. Il faut savoir gérer ces montagnes russes.

Quel conseil donneriez-vous à un futur entrepreneur ? 

Mon 1^er conseil est de ne pas foncer tête baissée. Il faut se préparer un minimum. On ne crée pas son entreprise du jour au lendemain. J’ai mis 2 ans à lancer mon activité. Cette notion de temps est importante.

Le 2^ème conseil : Entourez-vous de personnes bienveillantes. La position d’entrepreneur peut être très solitaire. Certaines personnes peuvent projeter leurs peurs sur vous. Idem dans un projet de transition professionnelle.

Le 3^ème conseil : Parler de votre idée ! En permanence ! Cela va vous permettre de la challenger, de vous l’approprier, de poser les bonnes questions. Amassez un maximum d’informations. Vous pouvez parler avec des entrepreneurs et des futurs clients. La probabilité qu’une personne vous pique l’idée est faible. Et, comme l’autre n’est pas vous, le résultat sera forcément différent. Foncez !

Un dernier conseil : Testez votre idée à petite échelle. Faites tester, même gratuitement ! Vous mettrez un pied dans l’étrier et l’idée se mettra en mouvement. Vous irez au-delà du concept sur un bout de papier. Il faut se confronter au terrain.