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Bureau épuré avec ordinateur portable

Considérer les besoins des « petits » pour être grand

Aucune commune ne peut prétendre à un développement économique sans tendre vers des solutions de lieux de travail pertinentes. Quel type de bâtiment privilégier pour une activité tertiaire? Quel métrage proposer ? Eléments de réponse.

Considérer les besoins des petits entrepreneurs, également un enjeu pour les communes

Même si c’est chic de passer quelques jours à l’hôtel, rares sont ceux qui veulent y vivre à l’année.
Même si le coworking, voir même l’openspace, se sont largement répandus, l’homme aime avoir son lieu privilégié, sa caverne.
L’être humain a besoin d’équilibre. Plus son univers est déstructuré, plus il se raccroche à des symboles éternels.

En moyenne, un poste de travail tertiaire représente, tout compris, 16 m² à Paris, 22 m² dans la France moins coûteuse. Autrement dit, un individu avec une assistante et un collaborateur pèse 50 à 70m². Une équipe de 10 personnes vaut 200m², encore une fois tout inclus (couloirs, toilettes, salle de réunion, etc.).

Les analyses de marché des bureaux publiées à grand renfort de communication par les « brookers » ne portent que sur les take-off (transactions utilisateurs) de plus de 400m², soit en réalité environ 15% du marché en flux du parc de l’existant (et encore beaucoup moins en stock).

Ils tentent une extrapolation pour tenir compte finalement de l’essentiel.

C’est d’ailleurs en large partie pour cela que, par exemple, mais pas que, le marché Île-de-France est passé d’un étiage de 1,4 Mm² annuel à 2,6 Mm² avec des pointes vers 3,4 Mm² en une génération au fur et à mesure du jaugeage. Le parc a doublé par incorporation d’un diffus plus ou moins approché, voire par la prise en compte des bureaux d’accompagnement d’usines ou d’administration.

Peu importe cela. La réalité est que, si plus de 85 % des transactions tertiaires utilisateurs se situent en dessous de 400m², sa partie essentielle se situe encore plus sous les 100 m².

Or, le droit à des locaux efficients et dans la modernité est aussi vrai et indispensable pour les « petits » que pour les « gros ».

Les grands bailleurs et les promoteurs ne veulent néanmoins pas s’encombrer de ces « petits » par définition capricieux, instables, dangereux et coûteux à gérer. Donc les immeubles de bureaux sont conçus pour les gros. Les petits sont priés de se dépatouiller, ce qui veut dire loger leurs activités dans ce qui aurait vocation à rester logement, voire au rez-de-chaussée dans des locaux commerciaux devenus non commerçants.

Je ne crois pas que le lieu partagé, autrement appelé « espace de coworking », soit une réponse statistiquement efficiente  au besoin. C’est une solution qui me semble plus adaptée aux travailleurs freelance ou détachés, à condition que le lieu soit à proximité immédiate de leur lieu de vie et fournisse des services indéniables… Sous un coût compétitif.

De fait, la ville et même le village doivent considérer ce sujet : l’outil immobilier du monde réel. Il faut agir pour permettre tout en évitant d’avoir à faire. Les réponses classiques par le PLU ne sont pas efficaces. Il en est de même en pire pour les locaux d’activités.

Plusieurs pistes concrètes existent et certains l’ont montré. Aucune commune ne peut prétendre à un développement économique sans tendre vers des solutions de lieux de travail efficaces.

L’ordonnance est écrite : les locaux se doivent aujourd’hui d’être simples mais modernes, modulables par multiple de 50 m² au maximum. Les communes ne pourront guère importer d’entrepreneurs, qu’ils soient scripturaux ou manuels, autrement.

Mais respecter cette prescription, c’est offrir une nouvelle vie à l’ancien presbytère par exemple, ou faire revivre la gare avec ou sans son train. Et si agir en faveur de l’entrepreneuriat pouvait également participer à la sauvegarde du patrimoine français et des ses richesses locales ?

Je vous pose la question.